Si vous êtes déjà propriétaire d’un bien immobilier ou si vous souhaitez acheter en Espagne, vous êtes sûrement soucieux des conséquences qu’aura la crise du Coronavirus sur le marché immobilier Espagnol. Il est encore difficile de prédire exactement ce qui va se passer, mais pour l’instant les experts ne sont pas vraiment alarmistes.
Un marché en bonne santé avant la quarantaine
Ce qui est sûr, c’est que le marché immobilier se portait très bien avant que le Covid-19 n’arrive en Espagne et y stoppe toute activité. Après un nombre croissant de transactions et une augmentation régulière des prix pendant ces dernières années, le marché semblait se renforcer et tendre vers une stabilisation avec tous les voyants au vert. On peut donc espérer que cette dynamique continue une fois la crise passée et un retour à la normale.
Peut-on revivre la crise immobilière de 2008
Pour Ramón Riera, président de la FIABCI en Espagne, la crise du Coronavirus qui affecte en ce moment le secteur immobilier est une crise passagère et il est convaincu que la reprise sera rapide une fois cette période terminée.
Pour lui, on ne peut pas comparer la crise du Coronavirus avec celle de 2008. Cette dernière était une crise financière beaucoup plus profonde pendant laquelle tout financement était impossible et le secteur immobilier avait été totalement oublié. (Idealista)
Juan Gómez-Aceytuno, le PDG de Sociedad de Tasación (entreprise d’expertise immobilière) pense la même chose: “nous sommes face à un choc pandémique, qui durera entre six et neuf mois, qu’on ne peut pas comparer à des chocs financiers tels que celui de 2008” qui peuvent durer entre 36 et 48 mois.
Quel impact sur les ventes et les prix?
Il est encore un peu tôt pour entrevoir exactement ce qui va ce passer. Tout dépendra du temps que va durer la crise et de la situation économique générale une fois l’épisode du Coronavirus passé. Au plus tôt l’activité reprendra, au moins le marché immobilier devrait souffrir de cette crise sanitaire.
Il est certain que l’Espagne enregistrera en 2020 une grosse baisse dans le nombre de transactions immobilières. On peut s’attendre à l’annulation de certaines ventes en cours, et aucune vente ne se fera pendant la période de confinement qui paralyse la plupart des pays Européens. La baisse des ventes immobilières pourrait donc atteindre de 15% à 45%.
Pour autant, certains experts ne semblent pas prédire une importante baisse des prix. Juan Gómez-Aceytuno ne pense pas que l’arrêt brutal des transactions résidentielles pendant cette période aura un gros impact sur les prix à moyen terme. (EjePrime)
Maintenant si la crise devait se prolonger plus longtemps, les choses pourraient être différentes. C’est d’abord le prix des terrains qui pourrait baisser et les sorties de programmes neufs qui pourraient être ralenties. Si on assiste à un ralentissement des promotions neuves, le prix des nouveaux logements pourrait baisser de façon modérée et celui des propriétés de deuxième main de façon plus conséquente.
Gonzalo Bernardos, analyste et consultant en économie et en immobilier, ainsi que professeur au Département de théorie économique de l’Université de Barcelone, pense qu’en 2020 le prix de l’immobilier en Espagne pourrait chuter de manière générale entre 4% et 6%, peut-être plus à Madrid et à Barcelone. (El Confidencial)
Manque de visibilité
Dans l’immédiat on manque encore de données pour pouvoir prédire un scénario précis. Tout dépendra de la situation économique de l’Espagne et des autres pays Européens à la sortie de la crise du Covid-19. Un augmentation du chômage en Espagne ou une diminution du tourisme dans les premiers mois affecteront le marché de façon différente, suivant que l’on parle de grandes villes comme Mardrid ou Barcelone, ou de zones côtières comme la Costa del Sol.
Une crise passagère
Maintenant, tous les experts s’accordent à dire qu’il s’agit d’une crise passagère. Elle aura certes un certain impact sur le marché immobilier, mais celui-ci devrait rester à court terme.
On pourra voir des baisses ponctuelles pour les vendeurs particuliers les plus pressés désireux de vendre à court terme (on en voit certains offrir un prix réduit uniquement pendant la période de confinement, lorsque toute visite est impossible, ce qui implique que l’acquéreur devrait acheter à distance sans visiter physiquement la propriété). Cependant, on estime que la plupart des propriétaires moins pressés préfèreront maintenir leur prix et attendre que le crise passe, ou retirer leur propriété du marché momentanément. Aussi, la majorité des promoteurs ont la capacité de continuer à construire même si les ventes devaient ralentir pendant quelques mois. De plus, le coût de la construction qui a augmenté ces dernières années ne permettrait pas une importante baisse des prix sur le neuf dont les marges sont limitées. Enfin, les taux d’intérêts restent très bas et facilitent l’acquisition immobilière.
Ces éléments permettent à de nombreux analystes de prévoir une récupération assez rapide en forme de V après la crise sanitaire. L’Espagne restera toujours un pays très attractif et à fort potentiel. Des régions comme la Costa del Sol génèrent toujours un grand intérêt et une demande importante, tant au niveau national qu’international. Le marché immobilier dans ces régions devrait donc bénéficier de ces atouts pour reprendre rapidement la croissance qu’il a connu jusqu’à aujourd’hui.