Presque un an aprés le début de la crise sanitaire en Europe, quelle est la situation du marché immobilier en Espagne? L’arrivée du Coronavirus a complètement bouleversé nos modes de vies et l’économie en général. On observe déjà les conséquences sur le prix de l’immobilier en Espagne et sur le comportement des acquéreurs.
Baisse des prix de l’immobilier en 2020
Le prix moyen de la propriété en Espagne a baissé dans tout le territoire en 2020 par rapport à l’année 2019, mais cette baisse n’a pas touché toutes les régions de la même façon. Ainsi, les régions des Baléares et des Asturies font partie de celles qui ont le moins souffert, avec des baisses inferieures à 4%, quand d’autres ont subit des baisses plus importantes, allant jusqu’à 20% pour la région de La Rioja. La plupart des régions se sont maintenues avec des chiffres intermédiaires: environ -10% pour l’Andalousie, -5,5% pour la Catalogne ou encore -7% pour la Communauté autonome de Valence (données de Tinsa, principale société d’expertise immobilière). Ces baisses de prix ont surtout touché les grandes villes de ces communautés.
Baisse des prix pour les logements anciens mais pas pour l’immobilier neuf
Il faudra noter que les baisses mentionnées ci-dessus sont des moyennes et que ce sont surtout les logements anciens qui ont vu leur prix chuter. Les logements neufs ont quant à eux réussi à maintenir leur prix, voire même à les augmenter malgré la crise du Covid.
En effet, les promotions neuves bénéficient toujours d’un fort intérêt de la part des investisseurs, alors que plusieurs facteurs ont impacté le marché des logements anciens. Par exemple, l’incertitude économique provoquée par la crise sanitaire a entrainé une importante diminution de la demande et la crainte de futurs reconfinements a conduit à une fuite des centres villes. Aussi, les restrictions de voyages ont complètement paralysé le marché des acquéreurs étrangers et le Brexit n’a pas arranger les choses.
Ces facteurs combinés à la concurrence des logements neufs, qui ont souvent la préférence des acquéreurs, ont contribué à la baisse des prix de l’immobilier un peu partout en Espagne.
Le marché de la location
La crise du Covid a aussi provoqué un gros changement dans le marché de la location. Le stock de propriétés à louer a explosé dans de nombreuses régions entrainant la baisse des prix des loyers pour les zones touchées.
Dans les villes ce phénomène est dû à la migration de nombreux locataires qui, confrontés au télétravail et aux différentes restrictions, ont délaissé les centres urbains au profit des zones rurales ou résidentielles. Le parc locatif a donc augmenté dans les grandes aglomérations alors que la demande a elle diminué.
Aussi, face à la chute du tourisme et des locations de vacances, un grand nombre de propriétaires sont passés de la location saisonnière à la location longue durée.
A quoi s’attendre une fois que la crise du Covid sera passée?
Comme toujours, il est difficile de dire de quoi demain sera fait. Malgré l’arrivée des vaccins, l’avenir reste incertain et nous subirons pendant encore de nombreux mois les conséquences de la crise provoquée par le Coronavirus.
Comme avec toutes les crises, nous verrons apparaitre de nouveaux comportements, de nouveaux besoins et de nouvelles opportunités. Le marché et les prix de l’immobilier en Espagne réagiront donc de façon très différente suivant les endroits.
Le marché des propriétés neuves devrait rester stable, soutenu par une demande toujours présente. Aussi, la tendance à fuir les centres villes devrait se poursuivre avec la généralisation du télétravail. Les zones résidentielles et balnéaires devraient donc bénéficier de cette tendance. Comme les locations saisonnières risquent de perdre en puissance, les propriétaires de biens situés dans les zones touristiques pourront se tourner vers la location long terme afin d’accueillir ceux qui fuient les centres urbains et ainsi continuer a rentabiliser leur investissement. Enfin, que ce soit pour de la location ou pour un achat, la préférence ira sûrement aux propriétés qui possèdent un extérieur, jardin ou une grande terrasse. Ces différentes tendances influeront donc positivement ou négativement sur les prix en fonction des endroits.
Il ne faut pas perdre de vue que l’immobilier a toujours été une valeur refuge, même en temps de crise. Il faudra apprendre à s’adapter et à se diversifier afin de tirer le meilleur parti de la situation.